Le ministre de la Justice démissionne

Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique Me Josué Pierre-Louis, fraichement investi, a dû remettre sa démission ce 23 novembre 2011, vraisemblablement pour calmer l’animosité de certains parlementaires très remontés contre l’exécutif. Suite à l’arrestation du député Arnel Bélizaire, le 27 octobre dernier, les sénateurs ont interpellé le ministre de la Justice et le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Michel Brunache, les deux devraient être interpellés ce mardi. Mais, ironie du sort, des sénateurs interpellateurs ont réclamé la démission du ministre avant même la séance d’interpellation. 

“Le climat actuel ne me permet pas de mettre en œuvre avec toute la sérénité nécessaire, la feuille de route qui m’a été confiée”, écrit le ministre dans sa lettre au chef du gouvernement Gary Conille et dont copie est adressée au président Michel Joseph Martelly. Pour avoir passé au moins quatre ans à la direction générale du ministère auquel il démissionne aujourd’hui, Me Josué Pierre-Louis croit devoir rester au service de son pays et mettre à sa disposition, sa compétence et son expérience. “Soyez assuré de ma disponibilité à mener le noble combat en vue de l’instauration irréversible en Haïti d’un véritable Etat de droit”, lit-on dans la lettre. 

La démission de Me Pierre-Louis intervient suite à une importante réunion entre les tenants de l’exécutif. Il aurait été clairement demandé au juriste de se démettre, au lieu de se présenter devant les sénateurs déterminés à obtenir sa tête. Le ministre n’avait jusqu’ci pas écarté la possibilité de faire des révélations au cours de cette séance, ce qui mettrait certains sénateurs en mauvaise posture. 

Quelques heures avant la démission de Me Pierre-Louis, le chef de file du groupe majoritaire au Sénat, Joseph Lambert avait clairement annoncé à la radio que son groupe n’entendait offrir aucune chance au ministre. Un autre ténor du grand corps, Youry Latortue avait pour sa part estimé qu’une démission de Josué Pierre-Louis serait une décision de sagesse. 

Suite à la démission du garde des sceaux, la première démission à l’histoire de ce nouveau gouvernement, l’intérim est assuré par le Premier ministre Gary Conille. Une lettre a été adressée en ce sens au président du Sénat de la République.