20 novembre 2011

Roro Nelson déclaré coupable d’agression sur la personne d’une femme

Un membre de l’entourage du président d’Haïti, un de ses collaborateurs les plus entreprenants et dotés d’attributions multiples, ne peut regagner la capitale haïtienne pour être auprès du chef de l’État. Un juge de Boston a rendu un verdict défavorable contre lui, dans le cadre d’une plainte déposée par une femme qui se disait victime d’agression. Envertu du jugement rendu contre lui, il doit attendre sa sentence, qui pourrait être la rison ou une période de probation.

Selon des sources proches du tribunal criminel de Boston, le cas contre Ronald «Roro » Nelson a été débattu sans assistance de jury. Il semble que l’avocat de l’accusé s’était mis d’accord avec l’accusation, en l’occurrence le commissaire du gouvernement, pour qu’un juge décide du sort de l’intéressé au lieu d’un jury. Le magistrat a trouvé Nelson coupable de voix de faix sur la personne de cette femme, une Haïtienne qui, selon ces mêmes informateurs, aurait été, dans le temps, sa petite amie. Aux États-Unis, les lois protègent les femmes victims d’abus sexuels et d’agressions conjugales. Aussi le nom de la plaignante (au demeurant malgré elle) n’a-t-elle pas été cité au tribunal. Mais un avocat qui connaît le dossier a expliqué que l’affaire a éclaté suite à une altercation survenue au moment que la plaignante avait surpris Roro Nelson bras dessus-bras dessous avec une rivale. On laisse croire que celle-là aurait fait un geste d’empoigner celui que dans son esprit elle avait fait sien. Ce serait ce mouvement, faiton savoir, qui aurait déclenchéle « réflexe de défense » chez l’accusé (maintenant reconnu coupable). Malgré les arguments de l’avocat de Nelson tentant à démontrer le caractère provocateur de l’intervention de la femme et le fait que celle-ci soit forcée de se porter plaignante contre lui, le juge n’a retenu aucune circonstance atténuante en faveur de l’accusé. Ronald Nelson s’apprêtait à regagner Port-au-Prince dès cette semaine, mais le juge a décidé autrement. Le magistrat aurait ordonné que son passeport soit confisqué immédiatement en attendant que soit décidée sa sentence. Le cas contre Roro Nelson remonte à plusieurs mois, bien avant la victoire de Michel Martelly aux urnes comme président d’Haïti. La femme, sa présumée victime, qui avait, dans un premier temps, porté plainte contre Nelson qu’il accusait de l’avoir agressée, décida d’abandonner la plainte. Mais les organisations féminines de Boston se sont emparées du cas. Le commissaire du gouvernement de cette juridiction a été l’objet d’une pression systématique des femmes engagées dans la défense de la gent féminine. Membre de la sécurité rapprochée de Martelly, Ronald Nelson, à l’arrière-plan, entre le président et Aussi, le dossier de Roro Nelson qu’on pensait en voie d’être classé a-t-il rebondi. À dire vrai, l’élection du grand ami de l’accusé, le chanteur Sweet Mickey, à la présidence d’Haïti, constitue un couteau à double tranchant. D’un côté, cette femme entend entretenir de bonnes relations avec Nelson, ne serait-ce que pour assurer sa protection dans le pays lors de ses éventuelles visites en terre natale. Avec son petit ami Roro Nelson haut perché dans la hiérarchie du pouvoir politique, durant le quinquennat de Michel Martelly, pense-t-elle, on n’a pas intérêt à avoir son ex-amant sur le dos. Nonobstant cette querelle, qui a fait tourner leur relation en catastrophe, il reste encore quelque tendresse à signifier, de part et d’autre. Mais, de l’autre côté, les organisations de défense des femmes, voient dans l’élection de Martelly à la présidence la chance que prend Nelson pour « faire n’importe quoi impunément ». Les dirigeantes de ces entités en veulent pour preuve les longs séjours de l’accusé en Haïti depuis la campagne électorale de l’actuel président; et maintenant sa résidence en permanence dans son pays natal et ses interminables déplacements à travers le monde avec son ami président. Il semble que le retour de Roro Nelson à Boston pour subir son jugement, tel que cela lui a été recommandé par son avocat, ne suffit pas pour désarmer ses détracteurs. Des experts juridiques estiment que la grande proximité de l’intéressé avec le pouvoir ainsi que sa visibilité dans l’entourage du chef d’État haï tien ont milité contre lui. Selon deux experts en droit américain, Ronald Nelson est passible d’une peine de prison dont la durée sera fixée par le juge. Ou bien, dans le meilleur des cas, il pourrait se voir imposer une période de probation, encore à établir par le magistrat. Au cas où il bénéficierait de sursis avec mise à l’épreuve, il ne serait pas autorisé à s’absenter des États-Unis dans l’immédiat. Les problèmes de Roro Nelson avec la justice américaine constituent un coup terrible au président haïtien, qui le considère comme un frère, tout au moins un compagnon inséparable. Même la première dame, qui a la réputation de s’octroie le droit du dernier mot dans le choix des fonctionnaires, s’est vu obligée de reculer face à ce « compagnon fidèle » de Michel Martelly. Des gens de l’entourage du président ont affirmé que Sophia Saint-Rémy Martelly avait, une fois, tenu des propos inconvenants à l’égard de Nelson au point même de l’écarter de la protection rapprochée de Micky. Mais son mari avait réagi en disant : «Roro n’est pas négociable ».

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