Une organisation de défense des droits de l'Homme a annoncé mardi avoir intenté une action auprès des Nations unies pour obtenir des indemnités au nom de plus de 5.000 personnes victimes du choléra et de leurs familles en Haïti.
L'action a été engagée par l'Institut pour la justice et la démocratie en Haïti, organisation basée à Boston, qui estime que la "maladie, la mort" et les maux dus au choléra dont ont souffert des citoyens d'Haïti sont un "produit des multiples manquements de l'ONU". Elle affirme notamment que des soldats infectés ont été à l'origine de la flambée des cas lorsque des déchets non traités d'une base de l'ONU ont été jetés dans un affluent d'un des plus importants cours d'eau en Haïti. Les documents déposés par l'organisation pointent ainsi des actes de "négligence" et d'"indifférence" délibérée pour la vie des Haïtiens.
Près de 500.000 cas et plus de 6.500 décès dus au choléra ont été signalés en Haïti depuis l'apparition de la maladie en octobre 2010, selon le ministère haïtien de la Santé. Des éléments de preuve suggèrent que la maladie a été importée dans le pays par un bataillon de l'ONU venu du Népal, où le choléra est endémique, puis s'est étendue dans le pays en raison d'opérations insuffisantes de désinfection effectuées dans une base de l'ONU.
Le directeur de l'Institut, Brian Concannon, a exprimé l'espoir que la mission des Nations unies mette en place un tribunal pour évaluer les demandes déposées à Port-au-Prince au nom des victimes du choléra. Il a également souhaité que la force de l'ONU finance et créé un programme fournissant des sanitaires, de l'eau potable et un traitement médical, et affiché sa volonté d'obtenir des excuses publiques. Si ces demandes restent sans effet, l'organisation envisage de saisir un tribunal haïtien.
La Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) a été déployée en 2004 après la chute du président Jean-Bertrand Aristide.
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