27 août 2011

Guy Philippe dans le collimateur de la DEA

 
Guy Philippe, en cavale malgré les tentatives pour l'appréhender, sera arrêté tôt ou tard, a déclaré Mark Trouville, un agent spécial de la DEA, cité dans un article de Jay Weaver du Miami Herald, publié le jeudi 25 août 2011. Guy Philippe, selon ce responsable de la DEA, fait partie d'une douzaine d'Haïtiens accusés d'avoir expédié de la cocaïne colombienne vers le sud de la Floride au milieu de l'année 2000. 

Presque tous les autres suspects dont des officiers de police, des politiciens et le chef de la sécurité de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide ont été reconnus coupables de trafic de drogue à Miami, a poursuivi l'article du Miami Herald. Le sud-ouest de la frontière des Etats-Unis reçoit d'importantes quantités de drogue, a souligné Mark Trouville, à un moment où les cartels de drogue colombiens s'activent autant que ceux du Mexique.

Joint au téléphone par le journal Le Nouvelliste en milieu de journée, Guy Philippe n'a pas souhaité faire de commentaires. Cependant, Guy Philippe, qui a toujours démenti être mouillé dans le trafic de drogue, avait indiqué dans la presse par le passé que la DEA a été transformée en un instrument politique pour le nuire.

Cité dans la lettre du Rnddh rapportant les informations d'une enquête de l'IGPNH ayant révélé qu'une réunion préparatoire à l'atterrissage le 10 septembre 1999 d'un petit avion en provenance de Colombie avec 450 kilos de cocaïne s'était tenue deux jours plus tôt à Pèlerin 6, chez Guy Philippe, ce dernier avait vertement critiqué cet organisme de défense des droits humains. "C'est de la médisance visant à avilir des gens, des professionnels", avait réagi Guy Philippe dans la presse en menaçant de traîner le Rnddh devant la justice, le mardi 14 juin 2011.

Le Rnddh avait attiré l'attention du président Michel Joseph Martelly sur la présence dans son entourage « d'ex-policiers à la moralité douteuse » dans une correspondance datée du 9 juin 2011. « Plusieurs ex-policiers dont Noël Godwork, Jacky Nau, Gilbert Dragon, Carel Alexandre et Will Dimanche, renvoyés de l'institution policière, ont intégré votre service de sécurité alors qu'il pèse sur eux de sérieux doutes quant à leur implication présumée dans le trafic illicite de stupéfiants, la violation des droits humains et autres actes répréhensibles », avait écrit l'organisation de défense des droits de la personne. 

« Tous ces ex-policiers tournent autour de vous et font partie de votre service de sécurité. Aujourd'hui, ils entreprennent des démarches en vue de réintégrer la PNH », avait souligné le Rnddh, pour qui la réintégration d'ex-policiers, en dehors des règles préétablies, au sein de l'institution policière, représenterait un retour aux anciennes pratiques arbitraires, à l'ère des promotions irrégulières, du favoritisme, de la politisation de la PNH et de sa transformation en une milice privée. 

En dépit des nombreux reproches pouvant être adressés à l'institution policière, poursuit le Rnddh, force est de constater que des efforts ont été consentis dans le but de la structurer et de la professionnaliser tant soit peu, avait noté l'organisation. « Les postes de responsabilités doivent être confiés à des hommes et des femmes de grande moralité, au-dessus de tout soupçon, car les institutions étatiques ne doivent pas constituer un lieu de refuge pour les individus en conflit avec la loi ou un repaire de bandits », avait rappelé le Rnddh au président Joseph Michel Martelly.

« Si la DEA, les ambassades, la CIA, les services d'intelligence haïtiens ne peuvent pas me donner des informations sur ces messieurs que l'on dit être de moralité douteuse, excuse-moi, d'après tout ce qu'on a dit sur moi à la radio, à la télévision et dans les journaux, on pourrait dire que je suis aussi de moralité douteuse », avait confié au journal Le Nouvelliste le président Michel Joseph Martelly, qui avait demandé des preuves. 
« Les informations au sujet des investigations de la DEA sur le trafic de stupéfiants ne peuvent pas être partagées en dehors des conditions établies par la loi américaine .Il y a beaucoup de restrictions sur les sujets que nous pouvons discuter. Les questions d'immigration et d'investigation, par exemple », avait confié au journal Jon E. Piechowski.

Lenouveliste

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