24 août 2011

Choléra en Haïti : l’origine népalaise confirmée


La preuve définitive de l’origine de l’épidémie de choléra qui a touché Haïti après le séisme est fournie par la génétique. La bactérie a été apportée par des casques bleus népalais.
12 janvier 2010 : un séisme de magnitude 7 secoue violemment la région très densément peuplée de Port-au-Prince, sur l’île d’Haïti, tuant plus de 200.000 personnes. Quelques mois plus tard, en octobre, une épidémie de choléra éclate au milieu des décombres, alors que l’île avait jusque là été épargnée par cette maladie provoquée par une bactérie, le Vibrio cholerae.
Les premiers cas de diarrhées apparaissent près du campement de casques bleus de l’ONU originaires du Népal, pays où la maladie est très répandue. Ces soldats sont immédiatement montrés du doigt. Les premières études biologiques révèlent bien une origine asiatique de la souche de choléra qui sévit en Haïti et qui a provoqué à ce jour plus de 400.000 cas de diarrhées et tué près de 6.000 personnes, selon les chiffres de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé). Les faits –notamment la date d’arrivée des casques bleus népalais et le début de l’épidémie- accablent eux aussi ces envoyés des Nations Unies.
Pour confirmer l’origine de la souche bactérienne, la comparaison avec les bactéries présentes au Népal était cependant nécessaire. C’est enfin chose faite : des chercheurs népalais ont accepté de transmettre des souches collectées entre juillet et novembre 2010 au Népal à l’équipe de Frank Aarestrup, de l’Université technique du Danemark, qui dirige également des laboratoires de référence sur la résistance des microbes pour l’Union européenne et l’OMS.
Les chercheurs danois et leurs collègues américains (Translational Genomics Research Institute, Arizona, USA) ont utilisé des méthodes rapides de séquençage génétique afin de comparer l’ADN des différentes souches de Vibrio cholerae. Leur conclusion est claire : les souches népalaises et haïtiennes sont extrêmement similaires, identiques dans certains cas, fournissant la preuve définitive de l’origine de l’épidémie en Haïti. L’ONU devra tirer les leçons de cette affaire.
C.D.
Sciences et Avenir.fr

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