18 novembre 2011

La survie du programme de cantine scolaire rime avec incertitude

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Le programme de cantine scolaire se réalise actuellement avec de grandes difficultés dans les différentes écoles nationales de la zone métropolitaine. Pourtant, ce programme revêt une grande importance, selon les directeurs et directrices d'école. «Une école avec un programme de cantine verra ses élèves réguliers et plus performants», a déclaré l'un des responsables de l'école nationale République du Canada sous le couvert de l'anonymat.
Dans le cadre du programme d'éducation gratuite lancé par le gouvernement en place, tous les frais dans les écoles nationales ont été éliminés. Mais cela ne veut surtout pas dire que tout marche à merveille dans ces écoles publiques. La direction de ces écoles réussit à assurer le fonctionnement de l'établissement avec de très grandes difficultés. Selon plusieurs directeurs d'école, des frais n'ont pas été versés à la direction pour assurer le fonctionnement de ces écoles. D' autres affirment qu'un chèque de 15 000 gourdes leur a été attribué pour le fonctionnement général de ces établissements. Ce montant, qui devrait assurer l'achat de matériel scolaire, de kits de premiers soins, et l'entretien des locaux, va aussi être utilisé pour faire fonctionner le programme de cantine scolaire. Une somme qu'ils disent être très insuffisante. 
Certaines écoles reçoivent l'aide du Programme national de cantine scolaire (PNCS), tandis que d'autres en reçoivent d'organisations non gouvernementales, notamment du Programme alimentaire mondial (PAM) et de la Banque de nutrition et de développement (BND). Des produits de base sont distribuées aux écoles, tels que riz, pois, huile, et, pour les plus chanceuses, du saumon. Les directeurs affirment que les cotisations des élèves- qui étaient évaluées à 100 gdes par année- permettaient aux responsables d'acheter des condiments afin d'assurer la cuisson de ces vivres. «Maintenant qu'il est interdit de réclamer des parents des frais quelconques, on sollicite leur bonne volonté. Sinon, nous devons utiliser notre fonds personnel», laissent-ils entendre. Toutefois, certains affirment avoir demandé une cotisation de 5 gourdes aux élèves. «Sachant qu'on nous a demandé de ne rien prendre des élèves, ils ne veulent pas donner les 5 gourdes », a souligné un censeur. Ils n'ont pas caché leurs inquiétudes par rapport à la continuité de ce programme. «Je n'en doute pas, c'est sûr que le programme ne durera pas. Je ne pourrai pas continuer avec mes propres moyens», a déclaré la directrice d'une école publique à Delmas. «Nous avons des élèves dont les parents ont une mauvaise situation économique. Si le programme cesse, on verra le nombre d'élèves diminuer et le travail des enfants régresser», s'est inquiétée l'une des responsables de l'école nationale République du Canada. 


« J'ai dû refuser les denrées cette année, parce que l'école n'est pas en condition... », martèle M. Dany Léveillé, le directeur de l'école nationale République d'Argentine. La cantine avait l'habitude de favoriser le désordre, d'après M. Léveillé, qui critique le fait qu'un camp d'hébergement est encore sur la cour de l'école. Selon les déclarations de la directrice de l'école nationale Daguesseau Lespinasse, Mme Jocelyne Hyppolite, cette école n'a rien reçu, malgré les nombreuses démarches qui ont été entreprises. 


Les écoles nationales reçoivent pour la plupart des enfants venant des quartiers défavorisés. Ils sont souvent de parents très pauvres. Avec ce programme, on a pu aider les enfants à être plus réceptifs, déclarent certains responsables d'école. « Ventre affamé n'a point d'oreille », rappelle l'un d'entre eux, pour faire ressortir l'importance du programme de cantine scolaire, qui ne durera peut-être pas longtemps.


Gladimy Ibraïme
gla2000x@yahoo.fr
Nathalie Verné
neethantaly86@yahoo.fr


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