18 novembre 2011

Des obstacles à surmonter

cliquez pour agrandirHaïti est classé 158e sur 187 pays évalués sur l'Indice de développement humain (IDH) dans le dernier rapport annuel du PNUD intitulé : « Durabilité et équité : un meilleur avenir pour tous ». Outre la dégradation de l'environnement, le rapport révèle d'importants problèmes d'inégalité et d'inéquité sous toutes les formes dans la société haïtienne, qui, selon les responsables, constituent un obstacle majeur au développement durable du pays. Le gouvernement se dit conscient et promet d'agir.

Haïti: Des membres du gouvernement, des parlementaires, des représentants d'organismes nationaux et internationaux ainsi que des membres de la société civile ont assisté, le jeudi 17 novembre 2011, à l'hôtel Karibe Convention Center, à la présentation du rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sur le développement humain 2011 intitulé : « Durabilité et équité : un meilleur avenir pour tous ». 

Avec certains progrès réalisés dans le domaine de la santé et de l'éducation ces dernières années, Haïti, classé 158e sur 187 pays, a connu une certaine augmentation de la valeur de l'Indice de développement humain (IDH), mais reste au rang des « pays au développement humain faible ». Les autorités haïtiennes sont invitées à travailler pour résoudre les problèmes récurrents d'inégalités sociales, la dégradation de l'environnement, et investir également dans les énergies modernes.

« Il y a vraiment des problèmes d'inégalité, d'inéquité. Inéquité entre les gens urbains et ruraux, entre pauvres et riches et surtout d'inéquité entre hommes et femmes. Si l'on ne résoud pas ces problèmes d'inéquité, cela va vraiment ralentir le développement du pays », a déclaré le coordonateur humanitaire de l'ONU en Haïti, Nigel Fischer, qui a souligné toutefois une amélioration dans certains indices comme la diminution du taux de mortalité infantile et l'augmentation des jeunes ayant accès à l'éducation. Selon le document, une plus grande égalité des sexes et au sein des populations peut être un vecteur de changement favorable au renforcement de la durabilité. 

Mis à part les problèmes d'inégalités sociales, le rapport recommande qu'il y ait une réelle concentration d'efforts sur l'amélioration des conditions environnementales du pays qui est toujours confronté à des problèmes environnementaux (ouragans, inondations, tremblements de terre, sécheresse, etc.) Les villes, soutiennent les responsables, peuvent favoriser la durabilité, en particulier lorsque l'urbanisme prend en compte des considérations environnementales.

« Si l'on ne se concentre pas sur
l'amélioration des conditions environnementales, si l'on n'investit pas dans les énergies modernes, on va toujours avoir ce problème de sortir de ce statut : pays en difficulté », estime le fonctionnaire de l'ONU, qui croit que le problème de l'environnement est vraiment un défi pour Haïti. Il faut qu'il y ait plus d'investissements dans les énergies modernes, a ajouté M. Fischer.

En effet, selon le rapport, les pays en développement adoptent l'énergie renouvelable et disposent aujourd'hui de plus de la moitié de la capacité d'énergie renouvelable mondiale. Et l'investissement annuel requis pour assurer l'accès universel aux énergies modernes est estimé à moins d'un huitième des subventions allouées aux énergies fossiles.

« Conscient, le gouvernement prend note »

De son côté, le ministre des Affaires sociales et du Travail, François Richel Lafaille, - qui a aussi joué le rôle du ministre a.i. de l'Environnement - a indiqué que le thème traité dans le rapport est d'une grande actualité pour Haïti, pour le gouvernement et aussi pour le ministère. « Les inégalités en Haïti sont profondes, que ce soit entre riches et pauvres, entre hommes et femmes, le monde rural et le monde urbain. Il s'agira impérativement de mettre l'équité au premier plan dans toutes nos décisions politiques. La tâche est immense, tandis que nos ressources sont très limitées », a déclaré le ministre.

La feuille de route du gouvernement en matière de protection de l'environnement et d'accès à l'énergie alternative, a-t-il confié, reflète les conclusions et les recommandations de ce rapport. « En matière de protection des ressources forestières, le ministère de l'Environnement entend mettre en oeuvre un programme de reboisement et de reforestation pour régénérer la couverture forestière », a assuré M. Lafaille.

En termes d'accès à l'énergie alternative, a poursuivi le ministre, le projet du gouvernement est de faciliter l'accès de la population au gaz propane liquéfié à travers un programme de subvention. Le ministre n'a pas toutefois précisé la date de la mise en oeuvre d'un tel programme. Si ce n'est pas qu'un simple discours. « Il s'agira d'augmenter la résilience des écosystèmes aux catastrophes naturelles (...) Le gouvernement dont je fais partie est conscient de toutes les questions posées par le rapport 2011 sur le développement humain », a conclu le titulaire des Affaires sociales et du Travail.


Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouvelliste.com



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