2 octobre 2011

L’armée de Martelly bientôt opérationnelle

D’ici le mois de juillet 2013, une armée nationale sera opérationnelle si l’on en croit le document publié par l’agence en ligne Associated Press (AP) intitulé « Politique de sécurité et de défense nationale ». Une bagatelle de 95 millions de dollars devra être mobilisée pour cette armée, dont le premier effectif sera de 3 500 hommes. La communauté internationale est déjà imbue de ce plan de sécurité. La bonne exécution de ce projet passera par la redynamisation du Service d'intelligence nationale (SIN).

Comme une trainée de poudre, la nouvelle a fait un tabac dans la presse haïtienne. Une armée nationale bientôt mise sur pied par le nouveau chef d’Etat. Ce plan sécuritaire a été dévoilé par l’agence en ligne ”Associated Press”. Ce document baptisé ”Politique de sécurité et de défense nationale”, contenant l’essence de la politique de défense et de sécurité, prévoit la remise en branle des Forces armées d’Haiti afin de surveiller la frontière et de maintenir l’ordre en temps de crise. Cette nouvelle force compterait, initialement, 3500 hommes.

L'Associated Press a obtenu le document d'un responsable, réclamant l'anonymat, parce qu'il n'était pas autorisé à le diffuser. Selon l’AP, le président Martelly aurait soumis ledit document aux pays dits amis d’Haïti pour consultation. D’ailleurs, il en a parlé avec Jon Piechowski, porte-parole de l'ambassade des États-Unis à Port-au-Prince, qui a déclaré dans un courriel que des responsables du gouvernement haïtien avaient récemment rencontré des employés de l'ambassade pour discuter du projet.

Monsieur Piechowski confirme effectivement avoir eu un briefing à ce sujet avec le président de la République. Il affirme toutefois qu’outre les Etats-Unis, d’autres ambassades ont été également touchées. Cependant, la communauté internationale ne s’est pas encore prononcée clairement sur ce sujet. Rien n’est encore dit sur l’aide que peuvent donner les pays dits amis d’Haïti.

Le document a révélé que le président Michel Martelly proposerait de consacrer 95 millions de dollars américains pour former et équiper la nouvelle force armée. 15 millions de dollars doivent être consacrés au dédommagement des anciens militaires réclamant leur salaire et fonds de pension suite au démantèlement de l’armée en 1995. 30 millions dollars seraient alloués à un service civique mixte obligatoire.

Ce document révèle également le projet du premier mandataire de la nation de mettre sur pied un Service d'intelligence nationale (SIN) dont la mission consisterait à rechercher, regrouper, traiter, archiver l'ensemble des informations collectées par différentes entités afin de permettre aux hautes autorités de l'État d'avoir une idée exacte de la situation sécuritaire du pays et de prendre des mesures préventives contre des activités susceptibles de porter atteinte à l'ordre public et à la sécurité nationale.

La mise en branle d’un Service d’intelligence nationale inquiète bon nombre de gens. Le document précise que l’«haïtien doit se doter d'outils adéquats pour prévenir ces menaces plutôt que de se mettre dans une posture défensive ». L’objectif du SIN est pour le moins controversé de l’avis des spécialistes en sécurité publique. Lutter, prévenir et surveiller seraient les trois grandes missions de cette nouvelle structure qui doit également lutter contre la cybercriminalité.

Un début à partir d’octobre

L’agence France Presse (AFP) a quand à elle fait savoir que le recrutement des 500 premiers soldats devrait commencer aux mois d’octobre et novembre. Ce document sera rendu public par la présidence le 17 octobre prochain et le recrutement des premiers postulants commencera le 18 novembre, jour de la bataille de Vertières.

De plus, dans les prochains mois, un état major intérimaire devrait être constitué, toujours d’après l’AFP citant le document. Des discussions seraient en train d’être menées afin de déterminer des bases militaires pour l’entrainement et la formation des postulants en dehors de Port-au-Prince. Le sénateur Youri Latortue suggère que des pourparlers soient entrepris avec la Minustah qui utilise déjà des bases au niveau de l’arrière cour du pays.

Le Porte-parole de la présidence, Joseph Lucien Jura, qui, dans un premier temps, avait nié l’existence d’un tel document semble aujourd’hui en avoir pris connaissance. L’ex-présentateur de Signal FM affirme que le retour de l’armée est plus qu’une nécessité, c’est une obligation. Même son de cloche du coté du conseiller en sécurité du président Martelly, Réginald Delva.

”Politique de sécurité et de défense nationale”, rélève qu’une unité spéciale s'occuperait des menaces terroristes, des organisations criminelles, des réseaux de trafic illégal, mais aussi, des organisations extrémistes et des mouvements destinés à répandre l'anarchie. A en croire le président Martelly une armée nationale dans sa conception, apolitique dans son fonctionnement, défensive dans ses opérations et qui compte dans ses rangs des professionnels (médecins, agronomes, ingénieurs, etc.), des techniciens environnementaux et des agents forestiers adéquatement entraînés.

Des organisations des droits de l’homme crient déjà au scandale par rapport à ce plan. Elles doutent fort que cette armée ne soit rien d’autre qu’une milice au service des dirigeants. Le Service d’intelligence nationale (SIN) fait encore peur et il y a beaucoup d’interrogations face á ce projet ambitieux. Le président Martelly avait promis le rétablissement de l’armée au cours de sa campagne. Il compte, peut-être, respecter cet engagement.
LeMatinHaiti

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