29 septembre 2011

L'armée de Martelly se dévoile

Haïti: La création de la nouvelle force armée nationale coûtera 50 000 000 de dollars us. Quelque 15 000 000 sont prévus pour indemniser les militaires démobilisés. Et 30 000 000 seront alloués à un service civique mixte obligatoire portant l'ardoise à 95 millions de dollars us, selon un projet comportant les grands axes de la politique de défense et de sécurité nationales du président Michel Joseph Martelly dont le journal a obtenu une copie.

Le projet du chef de l'Etat comporte aussi le retour du Service d'intelligence nationale (SIN) dont les missions consistent à rechercher, regrouper, traiter, archiver l'ensemble des informations collectées par différentes entités afin de permettre aux hautes autorités de l'État d'avoir une idée exacte de la situation sécuritaire du pays et de prendre des mesures préventives contre des activités susceptibles de porter atteinte à l'ordre public et à la sécurité nationale.

« La fragilité de l'État haïtien aujourd'hui le rend vulnérable aux risques de troubles internes pouvant plonger le pays dans l'anarchie. Dans un tel contexte, l'État haïtien doit se doter d'outils adéquats pour prévenir ces menaces plutôt que de se mettre dans une posture défensive », d'après ce document, qui indique que les objectifs du SIN sont de prévenir et lutter contre le terrorisme ; prévenir et de lutter contre toute forme d'activités maffieuses et de réseaux de trafiquants illégaux de toutes sortes; surveiller les organisations et mouvements extrémistes qui veulent semer l'anarchie dans le pays; prévenir et lutter contre les menaces internes et externes; lutter contre la cybercriminalité et surveiller les installations et sites stratégiques ».

Le projet déjà dévoilé

Gardé dans une relative discrétion, ce projet comportant les grands axes de la « politique de défense et de sécurité nationales » a déjà été présenté à des représentants de pays amis d'Haïti dont les Etats-Unis, la France, le Canada, le Chili ainsi qu'à la Minustah et au PNUD, deux jours avant le périple du président Martelly à l'ONU, a confié sous le couvert de l'anonymat un des conseillers de ce dernier pour les questions militaires.

« Les chiffres et dates qui figurent dans le document doivent être relativisés », a-t-il confié au journal, soulignant au passage une « réception positive » du projet par les pays amis d'Haïti.

Les mots des Etats-Unis

« Nous avons assisté à un briefing avec des bailleurs de fonds dans lequel le gouvernement haïtien a présenté des informations pour la création d'une deuxième force », a confirmé pour le journal le porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince, Jon E. Piechowski.

« Actuellement, nous étudions cette proposition du gouvernement haïtien », a expliqué Jon E. Piechowski, qui a souligné qu'il ne pouvait pas dire pour le moment si son pays allait ou non financer la création de cette nouvelle force ou fournir de l'assistance technique.

Jon E. Piechowski a rappelé que son pays supporte la PNH. « Nous avons supporté la PNH pendant longtemps et nous continuons d'appuyer le développement de la police haïtienne ». « Les pays qui appuient Haïti ont parlé de la nécessité d'augmenter l'effectif et l'efficacité de la PNH », a-t-il ajouté.

Le RNDDH voit d'autres priorités

« La création d'une nouvelle armée n'est pas la plus importante des priorités pour Haïti après le séisme du 12 janvier », a estimé Pierre Espérance du RNDDH, soulignant la précarité de ceux qui vivent sous des tentes et le taux de chômage très élevé dans le pays.

« L'Etat haïtien ne peut même pas équiper la PNH », a signalé Pierre Espérance. « L'important, a poursuivi le militant des droits de l'homme, c'est de renforcer les unités spécialisées de la PNH pour qu'elles puissent faire leur travail ».

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