24 décembre 2010

Haïti - Élections : René Préval au pouvoir jusqu’au 14 mai 2011 ?

Haïti - Élections : René Préval au pouvoir jusqu’au 14 mai 2011 ?
Lors d’une conférence de presse jeudi matin, le Président haïtien René Préval a reconnu cette semaine qu'il y avait eu « des problèmes le jour du scrutin » et que toutes les conditions n'étaient pas réunies... Mais, il a rejeté fermement toute idée de gouvernement provisoire comme le demande des sénateurs et des dirigeants politiques de l'opposition, si son successeur n'était pas désigné d'ici le 7 février 2011 en raison de la crise politique « Il ne serait pas bon pour le pays, pour la stabilité et pour la reconstruction d'entrer dans un gouvernement de transition. Mon objectif comme président, c'est qu'à mon départ je sois remplacé par un président élu et qu'un parlement élu soit mis en place »

Rappelant que la loi permet à l’opposition de déposer des contestations « La loi fixe les règles, et les règles ne demandent pas à un candidat ce qu'il pense du recomptage, du contentieux. La loi stipule aussi que le candidat a accès au centre de tabulation. C'est pareil pour le contentieux [...] une fois les règles du jeu établies par une loi votée par le Parlement, on ne peut pas la modifier...» précisant « On peut toujours faire des propositions et des suggestions, mais tout ce qui est en dehors de la loi et de la Constitution peut empirer le problème [...] s'il y a une solution que l'on trouve sans moi, elle est vouée à l'échec. Faites-moi confiance, les chemins de travers ne mènent nulle part sinon dans des fossés ».

Concernant la date du 7 février, il a rappelé ses propos antérieurs ou il avait dit « si l'on accuse du retard dans le processus électoral, pourquoi ne pas arriver jusqu'au 14 mai pour qu'un président élu transmette le pouvoir à un président élu » faisant allusion, sans le mentionner ouvertement, à la modification controversée de la loi électorale de 2008, qui lui accorde 90 jours supplémentaires, soit jusqu’au 14 mai 2011, correspondant à la durée d’un mandat présidentiel effectif (et non plus en fonction d'une date), conformément à la constitution qui fixe la durée du mandat présidentiel à 5 ans. Prorogation votée, rappelons-le, en mai 2010 à la chambre basse par 56 voix, 3 contre et 3 abstentions et à la chambre haute (Sénat) par 14 voix pour, 0 contre et 2 absentions en raison de la prise de pouvoir du mandat du Président Préval différée de 3 mois...

Visiblement le «maître du jeu» compte utiliser ce « Joker » et jouer les prolongations, si la situation l’exige. Un calendrier flexible, loin d’être partager par les forces de l’opposition et une partie de la population.

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