21 juillet 2011

Kay pam devient réalité


Le projet kay pam est lancé. En présence du président de la République, Michel joseph Martelly, du gouverneur de la banque centrale, Charles Castel, les responsables de la BNC et de la BPH ont présenté mardi ce projet, dit-on, révolutionnaire pour Haïti. Financé à hauteur de 4 milliards de gourde, le projet Kay Pam vise à aider les haïtiens, notamment ceux de la classe moyenne à se doter d’un abri décent. 

Faciliter l’accès à la propriété privée, à la reconstruction et/ou réparation d’immeubles résidentiels et permettre à plus d’haïtiens d’avoir accès à un abri sont parmi les grands objectifs de kay Pam. Un financement des projets jusqu’à 100%, un délai de remboursement sur trente ans environ et un taux d’intérêt préférentiel fixe sur toute la durée du prêt sont entre autres, les avantages offerts dans le cadre de ce programme de prêt au logement. 

Ce projet, est également ouvert aux agents de la fonction publique et ceux du secteur privé. Les catégories socioprofessionnelles et tout autre particulier, dans les dix départements du pays, répondant aux critères d’éligibilité fixés par la BNC et la BPH sont également inclus. Présent à la cérémonie de lancement au Karibe Convention Center, le président de la République, Michel Joseph Martelly, estime que c’est une grande première dans le secteur, et qu’il n’y aura pas de partialité. « C’est un programme pour aider la population. Les droits de propriété seront garantis », a-t-il ajouté. 

Dans le même souffle, Steven Benoit estime que Kay Pam est une très bonne initiative. Il a profité pour rendre hommage à l’ex-président du conseil d’administration de la BNC, Guiteau Toussaint, assassiné au mois de juin dernier. Selon le sénateur, M. Toussaint était un homme de vision qui réfléchissait sur les grands problèmes de la nation. Toutefois, Steven Benoit croit que le montant alloué à ce programme est nettement insuffisant, compte tenu de la demande en logement au sein de la catégorie sociale visée à savoir la classe moyenne. « La transparence » est, selon le sénateur de l’Ouest, un élément indispensable pour la bonne marche de ce projet. 

D’un autre côté, Steven Benoit pointe du doit les déclarations du vice président de la BNC, Jean Philippe Vixamar, faisant croire qu’une loi sur la copropriété a déjà été votée. Selon le sénateur, c’est un décret qui á été publié. Lequel décret serait un scandale, vu que le parlement est en fonction. Par ailleurs, le sénateur explique que la vie dans les appartements est incontournable. « Avec 27 mille kilomètres carrés, l’haïtien doit s’habituer à ce mode de vie, d’autan que la plupart des citoyens ne pourront jamais posséder seuls, une maison », a souligné l’élu de l’Ouest, faisant ainsi remarquer l’importance de la loi sur la copropriété. 

« C’est une opportunité qui s’offre au système bancaire haïtien avec ce projet de 4 milliards de gourde », a fait remarquer, pour sa part l’économiste Kesner Pharel. Le PDG du groupe croissance a également insisté sur la nécessité d’ouvrir ce programme aux autres villes de province. La décentralisation explique-t-il, nécessite la création d’opportunités dans d’autres régions d’Haïti. 86% des dépôts d’argent à l’intérieur du pays sont faits dans les banques à Port-au-Prince, les 14 % restant concernent les autres banques de la République. De plus, en dehors de la capitale, poursuit Pharel, suivant une étude du groupe croissance, moins de 5% des détenteurs d’un compte en banque ont accès au crédit bancaire. Cela témoigne de l’injustice qu’il y a dans le système, soutient l’économiste. 

Jusqu’à aujourd’hui, le concept « classe moyenne » demeure problématique en Haïti. Il n’est pas clairement défini. Surtout que la frange habituellement identifiée comme telle a été décapitalisée avec le séisme su 12 janvier 2010. Partout ailleurs, c’est une classe exposée aux chocs économiques. Comment résoudre ces problèmes et rendre viable les ménages visés afin de pérenniser kay pam ?
LeMatin

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