La recrudescence de l’insécurité inquiète plus d’un. Elle porte certains à abandonner leurs activités au centre-ville. Dans les différents quartiers de Port-au-Prince, la peur suinte. En dépit de difficultés logistiques et techniques, l’institution policière paraît très déterminée à mener la lutte pour freiner la criminalité. Dans cette lutte, a soutenu le président de la République, Michel Joseph Martelly, lors de sa première rencontre avec M. Mariano Fernandez, le nouveau chef civil de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), le support de la force onusienne est capital. C’est également le point de vue du commissaire Gédéon qui estime que la Minustah est la meilleure alliée de la PNH.
« Le problème de l’insécurité était au centre des premières discussions » entre le chef de l’Etat et M. Fernandez, a confirmé Silvie Van Den Wildenberg, porte-parole de la Minustah. Rappelons que l’éradication de l’insécurité constitue l’un des objectifs que le président Martelly s’était fixés lors de sa campagne présidentielle. Ce serait une manière, disait-il, d’attirer le tourisme et les investisseurs dans le pays. Lors de son discours d’investiture, le 14 mai dernier, le chef de l’Etat a exhorté les autorités judiciaires et policières à se ressaisir. Toutefois, après d’environ 2 mois à la tête du pays, les promesses du chef de l’Etat, notamment en matière de sécurité, tardent à se concrétiser.
Cependant le commissaire Michel-Ange Gédéon informe qu’une baisse considérable des actes de banditisme a été observée ces derniers jours. « Dans l’absolu, la tendance de la criminalité est à la baisse », affirme l’officier de police. Le chef de la DDO a par ailleurs souhaité avoir des informations précises sur le nombre de personnes tuées dont fait état le rapport de la Commission nationale Justice et Paix et des précisions sur les zones où circulent les 268 mille armes à feu, afin de mieux centrer ses interventions. « Les différentes entités de la PNH sont plus que déterminées à freiner la criminalité dans le pays », a-t-il affirmé.
D’un autre côté, Michel-Ange Gédéon en a profité pour faire le bilan des dernières interventions et activités de la PNH : « Au cours du mois de mai, on a enregistré 12 cas d’enlèvement contre 6 au mois de juin. Ce qui fait une réduction de 50%. La PNH, de concert avec la Minustah, a procédé à des saisies importantes d’armes à feu et à des arrestations de plusieurs bandits en cavale, dont un criminel notoire à Léogane et un ancien policier impliqué dans des cas d’enlèvement à Pétion-Ville. Ce dernier a été mis sous les verroux. Dans l’aire du Champ de Mars, une opération baptisée « Camp Vide » a également été menée ». Ces interventions, a soutenu le commissaire Gédéon, aura permis de réduire de manière considérable les cas de kidnapping.
Toutefois, le commissaire de police concède que des cas de vols ont été enregistrés et des cadavres retrouvés dans les rues de la capitale. Ce qui, apparemment, traduirait une situation d’insécurité et prouverait, admet-il, que la tendance serait à la hausse. Cependant la majeure partie des cadavres qui jonchent les rues de la capitale sont dus à des causes qui ne relèvent pas de l’insécurité, soit le choléra ou maladie naturelle, soutient le commissaire de police.
Entre-temps, les rencontres entre la présidence, les responsables de la mission onusienne et les autorités policières se multiplient. « Des échanges chaleureux et constructifs sur le rôle de la Minustah, son maintien et son éventuelle participation à garantir un climat de stabilité et de sécurité dans le pays » ont constitué l’essentiel de ces entretiens. La réalité quotidienne du pays, notamment de la capitale, inquiète. Mais l’insécurité relèverait-elle d’une perception ou d’une réalité probante qui affecte le pays, s’interroge le responsable de la DDO.
Joe Antoine Jean Baptiste- /LeMatin Tweet
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