5 mai 2012

Une installation ratée "Tèt kale"

Laurent Lamothe va devoir patienter avant d’investir ses bureaux à la primature. Euphorique, la présidence pensait rapidement procéder à l’installation du Premier ministre ratifié, le vendredi 4 mai dernier. Coup de théâtre ! La cérémonie a été annulée. Jusqu’ici, aucun mot officiel n’est venu informer de la cause de cette annulation. 
Dès la matinée, les rumeurs sur une éventuelle installation de M. Lamothe allaient bon train. La presse, comme à l’accoutumée, se lançait en quête de confirmation de cetteinformation qui serait, si elle s’était vérifiée, une grande première dans les annales de la politique haïtienne. À la mi-journée, certaines artères de la capitale étaient déjà bloquées. D’autres, interdites à la circulation des automobiles. On dirait qu’elles étaient réservées aux officielles. 

Tous les regards étaient tournés vers les locaux de la primature, hébergée depuis le séisme du 12 janvier 2010 dans l’ancien bâtiment qui logeait l’ambassade américaine au Bicentenaire. Quelque chose allait se passer. En effet, le tapis rouge était déroulé. L’assistance commençait à grossir. Les potentats de l’administration Martelly brillaient par leur absence. 

La fanfare du Palais national fit son apparition, et annonçait ainsi une certaine solennité pour l’événement qui allait suivre. Ce fut intriguant. Le pouvoir Tèt kale était sur le point de forcer toutes les barrières. Sans un arrêté présidentiel nommant officiellement Laurent Lamothe, celuici allait entrer en fonction. 

Au fur et à mesure que le temps passait, l’angoisse et l’impatience gagnaient l’assistance, notamment le parterre de journalistes qui, en ces lieux, s’étaient amassés pour couvrir l’événement. Avec plus d’une heure de retard, un homme tiré à quatre épingles, qui n’a même pas pris le temps de se présenter, annonça que la cérémonie d’installation allait se tenir de préférence au Palais national. Les raisons demeurent encore, à date, inconnues du grand public. 

Alors, ce fut la ruée vers le Palais pour ne pas rater cet événement qui était plus qu’inédit. En effet, personne ne s’y attendait, d’autant que M. Lamothe, fraîchement ratifié par la Chambre basse, n’avait pas encore présenté l’énoncé de sa politique générale à la sanction du Parlement pour jouir pleinement des pouvoirs dévolus à son rang de premier des ministres. 

Encore une fois, la surprise était grande. Arrivée au Palais, certains journalistes se voyaient interdits d’entrer, faute d’accréditation. Ce qui laissait toujours croire que le déplacement ne serait peutêtre pas vain. Après plusieurs minutes de palabres, l’accès leur a été finalement accordé. 

Et ce fut le comble. Une mauvaise blague. Un gag, s’interrogeait- on ? Reçus dans la cour du Palais, les journalistes ont été stupéfiés par l’appel à se rassembler, lancé par le chef de protocole, M. Yves Mazile. Sans cérémonie ni détour, le diplomate a informé de l’annulation de la cérémonie. « J’ai la douloureuse mission de vous annoncer que la cérémonie a été annulée », at- il dit en substance. Laurent Lamothe n’a pas pu être installé Tèt kale comme prévu et souhaité par certains proches du pouvoir. 

Une fois de plus, les autorités ont montré leur incapacité à organiser, pis encore à communiquer. La presse, en vrai dindon de la farce, a été tournée en bourrique après la terrible déculottée subite lors de la journée internationale de la Liberté de la presse, et cette fameuse rencontre tenue au Palais national.
[Le Matin]

2 commentaires:

  1. vous dites qu'ils ont montre leur incapacite a organiser, encore a communiquer. j'ajouterais pire encore ils tiennent pour responsible le chef de l'etat. ils refusent de voir leurs erreurs voir le corriger. car n'etait-ce pas leur facon d'agir, leur egoisme il ne serait etre la ou il est. j'ose meme croire qu'ils ne sont meilleurs que lui.
    ils disent qu'ils ont l'intellect, les profils or leurs actions disent le contraire. parmi tout ce qu'on peut constater dans leur acte c'est leur opinion d'abord, le choix qu'ils font est dans leur interet pour proteger leur business.
    nous etions en train de faire les memes erreurs, et ils veulent que nous continuons sur cette meme lance.
    entr'autres choses je constate que vous critique mais toujours dans le mauvais sens, c'est comme si vous preniez parti. c'est vous qui avez qui les informations, que ce soit dans le passé ou le present, vous devriez etre capable de formuler vos questions quand vous portez les critiques.
    je le redis n'etait ce pas leur facon de penser, de voir les choses, leur facon d'agir nous ne serions pas la aujourd'hui. vous avez pu le constater en cette phrase :<.
    comme dit-on :<< yo fe wont sevi kole>>, si c'est de cette maniere qu'ils lee manifestent, la permet moi d'en douter...

    RépondreSupprimer
  2. alors la permets moi d'en douter messieurs!

    RépondreSupprimer

Commentez