16 décembre 2011

Fanmi Lavalas se prépare, le CEP hors jeu

cliquez pour agrandirLongtemps écartée du chemin des urnes, l'organisation Fanmi Lavalas gonfle ses muscles et se prépare pour les élections pour le renouvellement du tiers du Sénat et des collectivités territoriales. Le représentant national, Jean-Bertrand Aristide, étant en Haïti cette fois, les alibis pour leur barrer la route ne sont pas évidents. Entre-temps, le laxisme du gouvernement sur la question électorale rend sceptique, et les conseillers électoraux Thélève Pierre Toussaint et Ribel Pierre s'affrontent à coup de déclarations dans les 
médias.

Haïti: Toujours aucun signe de la part du gouvernement sur la réalisation des élections pour le renouvellement du tiers du Sénat et des collectivités territoriales. Dix sur trente des sénateurs en poste partiront la deuxième semaine du mois de mai 2012. Les enjeux sont de taille. L'organisation politique qui arrive à remporter ces dix sièges, sinon la majorité, aura son mot à dire dans la gestion du pays pendant les six prochaines années. Fanmi Lavalas, qui s'est vu écarté plusieurs fois des élections, rassemble toutes ses forces pour se lancer dans la bataille des urnes. 

« Comme tous les partis politiques, nous sommes prêts à aller aux élections », a déclaré la coordonnatrice du comité exécutif de Fanmi Lavalas. Selon le Dr Maryse Narcisse, l'organisation politique ne travaille pas seulement quand il y a des élections. C'est un parti qui travaille de façon continue, a-t-elle dit, jeudi sur Radio Magik 9, soulignant que la seule manière pour eux d'appliquer " la vision de notre programme c'est de prendre le chemin des urnes".


« On nous avait exclus, mais aujourd'hui nous sommes prêts à participer à tous les niveaux, s'il y a des élections libres, honnêtes et démocratiques. Nous sommes intéressés au tiers du Sénat ainsi qu'aux collectivités territoriales... », a-t-elle lancé avec détermination. Interrogé sur la situation actuelle du CEP où seulement deux conseillers, selon le vice-président de l'institution, se rendent à leur poste, le Dr Narcisse a estimé qu'il n'est pas important de donner son opinion sur ce point, car, a-t-elle rappelé, son organisation a toujours dénoncé ce CEP. 


Thélève Pierre Toussaint face à Ribel Pierre

Selon ce qu'a déclaré sur Radio Magik 9 le vice-président de l'institution électorale, Thélève Pierre Toussaint, il n'y a pratiquement que la conseillère Laurette Croyance et lui qui se rendent régulièrement au CEP. Les autres sont soit dans le maquis, soit à l'étranger ou démissionnaires, comme c'est le cas pour Ginette Chérubin. 


Le conseiller électoral Ribel Pierre a rejeté d'un revers de main cette déclaration jeudi soir à l'émission « Tout Nouvel » sur la même station de radio. « Je suis toujours à mon bureau pour travailler sur de nombreux dossiers », a réfuté le représentant du Conseil national des partis politiques au sein du CEP, qui n'avait pas voulu alimenter la polémique. M. Pierre n'était toutefois pas en mesure de préciser les dossiers sur lesquels il travaille.

Le CEP travaille, contrairement à ce que pensent les gens !

Selon le vice-président de l'institution électorale, les conseillers encore en poste révisent les documents ayant rapport aux opérations et au registre électoral en vue de corriger les failles enregistrées lors des dernières élections.

Toutes les directions techniques sont bel et bien mobilisées et n'attendent que le signal du chef de l'Etat, a fait savoir celui qui dit n'avoir rien à se reprocher, malgré les accusations de fraudes formulées à l'endroit de l'institution électorale menée par Gaillot Dorsinvil, actuellement en cavale. « Je n'ai jamais été impliqué dans les actes que l'on reproche au Conseil électoral provisoire. J'ai toujours agi selon ma bonne conscience. D'ailleurs, j'avais pris mes distances par rapport à la formation du Bureau du contentieux électoral national spécial qui avait publié les résultats controversés que l'on connaît », a confié Thélève Pierre Toussaint.

Le conseiller dit se sentir très inconfortable par rapport à la lenteur des autorités à mettre en branle la machine électorale en vue de l'organisation des élections visant à remplacer les collectivités territoriales et le tiers des sénateurs. « Tous les citoyens devraient se sentir, comme moi, préoccupés par cette situation », a indiqué le représentant de la Fédération nationale des Casecs et Asecs au CEP.

Si le processus est lancé à partir de janvier et que le Conseil vient à fonctionner à plein régime, il faudra entre quatre à six mois pour que les élections se réalisent en vue de renouveler le tiers du Sénat et les collectivités, a estimé Thélève Pierre Toussaint. Ajoutez à cela au décès du conseiller Jean Enel Désir et à la démission de Ginette Cherubin. Trois conseillers, Jacques Belzin, Leonel Raphael et Anténor Guerrier seraient à l'étranger pour des raisons de santé.

Après un retour éclair au Conseil électoral provisoire au mois de juin, le président de l'institution, Gaillot Dorsinvil, s'est encore évaporé dans la nature. Lui et deux autres conseillers font l'objet d'un mandat d'arrêt. Ils seraient impliqués dans des cas de corruption et de fraude lors des dernières compétitions électorales qui ont conduit à l'élection du président Michel Martelly.
LeNouvelliste

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