Le président du Sénat haïtien, Roudolph Joazile, avait indiqué à l'issue de la séance d'interpellation du 22 novembre que l'affaire Bellizaire était classée. Cependant cet avis n'est pas partagé par plusieurs sénateurs et députés qui ne cessent de réclamer l'interpellation du ministre de l'intérieur, Thierry Mayard Paul.

Les sénateurs Steven Benoît (Alternative) et Francky Exius (Inité) sont sula même longueur d'ondes en exprimant leur mécontentement en raison des modifications apportées dans le rapport de la commission spéciale. Ils encouragent les députés à poursuivre le dossier lors de la première session ordinaire de la prochaine année législative. Selon le sénateur Benoît, une commission spéciale de la chambre basse devrait déjà formuler des recommandations au bureau et à l'assemblée.

La semaine dernière une vingtaine de leaders de commissions et de blocs parlementaires de la chambre basse avaient réclamé, dans une correspondance au président Sorel Jacinthe, la formation d'une commission spéciale d'enquête. Visiblement ces députés ne sont pas satisfaits du traitement du dossier par leurs collègues du Sénat.

Au lendemain de l'incarcération du député Bellizaire, 69 députés avaient, dans une résolution, réclamé la démission des ministres de la justice et de l'intérieur impliqués selon eux dans une grave violation de la constitution.

Cependant le sénateur Benoît craint que les négociations des 4 prochaines semaines ne refroidissent l'ardeur des députés. Steven Benoît ne se fait pas d'illusion et redoute des revirements spectaculaires de nombreux députés.

Si certains sénateurs, tels Edmonde Supplice Beauzile et Joseph Lambert veulent en finir avec l'affaire Bellizaire pour s'attaquer aux vrais défis d'autres à l'instar de Moise Jean Charles préconisent une extension du dossier. M. Jean Charles souhaite que la chambre basse se transforme en chambre d'accusation et le Sénat en Haute Cour de justice pour juger le président Martelly.

LLM / radio Métropole Haïti